Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/213

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Cela posé, replaçons la lunette à droite de la lame : si l’on diminue l’angle que la ligne visuelle fait avec la


    distance de la vision distincte des différents observateurs. À l’extrémité objective de ce même tube est une coulisse garnie d’une fente verticale qui borne le champ de la vision et dans laquelle s’introduit aussi la plaque de cristal de roche (fig. 4, p. 192) douée de la double réfraction en son milieu et de la réfraction simple des deux côtés. La lame de verre qui fournit le faisceau réfléchi et le faisceau transmis qui doivent être observés à travers l’appareil est serrée à l’aide de vis de pression dans une coulisse placée au-dessus du cercle. Cette lame est ainsi maintenue dans un plan vertical passant par le centre du cercle gradué et le milieu de l’écran

    Cet instrument a été présenté à l’Académie des sciences dès le 11 août 1845 ; les Comptes rendus des séances (t. XXI) renferment les indications suivantes :

    « On ne pourrait guère sans le secours de figures donner une idée exacte et suffisante de l’instrument du secrétaire perpétuel. Nous nous bornerons à dire ici qu’il est d’une manœuvre facile ; qu’il peut être employé avec sûreté, même dans les appartements où la lumière arrive de tous côtés, même en plein air ; que la double réfraction y joue un rôle important ; que M. Arago, ayant à faire varier, suivant des proportions certaines, les intensités éclairantes des surfaces auxquelles il emprunte les faisceaux réfléchis et transmis par les miroirs mis en expérience, a recours à des moyens nouveaux ; que ces moyens n’impliquent absolument rien touchant la proportion de lumière que les surfaces, comme celles du papier, par exemple, peuvent émettre, suivant leur inclinaison, suivant la force et la direction des rayons éclairants, etc., qu’ils ne donnent jamais lieu à ces images de couleurs différentes, dont la comparaison est sujette à tant de difficultés. Afin de montrer l’exactitude de ses méthodes, M. Arago a rapporté les résultats numériques d’un grand nombre d’expériences et plusieurs des lois simples et générales qu’il en a déduites. Une publication prochaine devant mettre l’ensemble de ce travail sous les yeux des physiciens, nous pouvons, pour le moment, nous borner à ces courtes explications. Nous n’ajouterons plus qu’un seul mot : M. Arago a montré comment son photomètre devient un polariscope de comparaison, quand on possède une table exacte des quantités de lumière qu’une lame de verre à faces parallèles transmet et réfléchit sous toutes les inclinaisons possibles. »