Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/217

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totalité de l’œil se trouve dans l’obscurité est fatigante et un peu plus incertaine que celle par laquelle nous l’avons remplacée ordinairement et dont nous allons rendre compte.

Enlevons totalement les plaques noircies de droite et de gauche, et fixons devant l’écran deux broches noircies occupant l’ancienne place des fentes[1] ; replaçons de nouveau la lunette visuelle à droite de la lame de verre. La lumière de l’écran tombe en plein sur cette plaque et ne paraît interceptée que dans la direction qui va de l’écran à la broche noire ; l’œil voit comme une sorte d’ombre de cette broche par réflexion, ce qui n’empêche pas la lumière transmise d’arriver librement à l’œil dans la direction de cette ombre. La broche située du côté opposé se projette sur l’écran et empêche la lumière correspondante de parvenir à l’œil ; cette broche forme donc elle-même une sorte d’ombre par transmission, sur laquelle viennent se peindre les rayons de l’écran réfléchis sur la lame de verre. On a ainsi le champ général de la plaque de verre éclairé à la fois par la lumière réfléchie et par la lumière transmise sur lequel viennent se dessiner une image de la broche réfléchie, éclairée par la totalité de la lumière transmise, et une image de la broche transmise, éclairée par la totalité de la lumière réfléchie par la lame de verre. Il est évident que l’observation des deux broches ainsi éclairées doit conduire au même résultat que l’observation des deux fentes ; il n’y a de dif-

  1. 1. Les broches dont il est ici question dans le texte sont figurées dans les dessins du photomètre donnés plus haut (fig. 6 et 7, p. 196 et 197), à la place des plaques noircies, qui sont d’un emploi plus difficile.