Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/253

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séparément et sans affaiblissement de leurs colorations ? J’ai fait résoudre cette difficulté en plaçant au foyer de la lunette un diaphragme métallique qui couvrait la totalité des deux disques superposés, sauf deux ouvertures dont l’une correspondait au bord de l’image verte se projetant sur le centre de l’image rouge, l’autre au bord de l’image rouge se projetant sur le centre de l’image verte. L’expérience ainsi perfectionnée n’a laissé apercevoir, m’assure M. Laugier, aucune trace de couleurs.

Le Soleil présente, comme on sait, dans quelques parties de sa surface, des portions notablement plus lumineuses que le reste et qu’on a appelées des facules.

L’explication de ce phénomène me semble pouvoir se rattacher aux lois de la photométrie, à celles du rayonnement des substances gazeuses.

Il résulte, comme nous l’avons déjà dit, d’expériences certaines et très-faciles à répéter, qu’une surface gazeuse et incandescente d’une étendue donnée éclaire également, quel que soit l’angle sous lequel elle se présente aux objets.

Une conséquence de ce fait, et qui étonne beaucoup les marchands, c’est que les flammes dites à papillons éclairent également les marchandises exposées dans ce qu’ils appellent leurs montres, quand elles se présentent à ces marchandises par leur large surface ou par leur tranche. Cette égalité d’éclairement ne peut évidemment avoir lieu qu’en admettant, d’une part, que la surface antérieure et lumineuse du papillon n’absorbe aucun des rayons qui la traversent après être partis d’autres points de la flamme, de l’autre que l’intensité lumineuse de la