Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/254

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portion variable de flamme comprise sous un angle déterminé varie proportionnellement au cosinus de l’inclinaison. Si l’on regarde donc par une ouverture sous-tendant, par exemple, un angle de une flamme étendue, l’ouverture paraîtra beaucoup plus lumineuse lorsque la surface de la flamme se présentera à elle dans une direction oblique que dans la direction perpendiculaire. Ce qui n’empêche pas, nous croyons nécessaire de le répéter, que la flamme considérée dans son ensemble n’éclaire également les objets sous toutes les inclinaisons.

Supposons que la partie visible du Soleil soit gazeuse, on expliquera tout naturellement les facules par les inclinaisons diverses sous lesquelles les différentes parties de la surface de l’astre se présenteront à nos yeux. En effet, nous venons de voir qu’une surface gazeuse incandescente et d’une étendue déterminée, est plus lumineuse si on la voit obliquement que sous l’incidence perpendiculaire. Par conséquent, si la surface solaire offre des ondulations, comme notre atmosphère lorsqu’elle se couvre de nuages pommelés, elle doit paraître comparativement faible dans les parties de ces ondulations qui se présentent perpendiculairement à l’observateur, et plus brillante dans les parties inclinées ; toute cavité conique doit nous sembler une boule. Il n’est donc plus nécessaire, pour rendre compte des apparences, de supposer qu’il existe sur le Soleil des milliers de foyers plus incandescents que le reste du disque, ou des milliers de points se distinguant des régions voisines par une plus grande accumulation de la matière lumineuse.

On peut évidemment rendre compte de la même manière