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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/580

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forte organisation militaire, qui, sans épuiser les trésors de l’État ; qui, sans imposer à la jeunesse de trop lourds sacrifices ; qui, sans entraver les développements de notre industrie, permette de lancer la population presque tout entière sur le point où se présenteraient les ennemis de nos libertés. La garde nationale sédentaire, la garde nationale mobile seront, suivant nous, les éléments tout trouvés de cette armée citoyenne, lorsque l’autorité, répudiant d’injustes défiances, aura consenti à donner à ces deux grandes institutions une organisation plus large et plus vivace. Au surplus, ce remaniement complet des gardes nationales, nous le demanderons nous-mêmes avec persistance, car il y va de l’avenir du pays ; car, après son adoption, l’armée pourrait être presque réduite aux armes spéciales et aux cadres des régiments ; car alors le budget de la guerre ramené à 150 ou 200 millions, permettrait ou de dégréver les contribuables d’une pareille somme, ou de la consacrer à ces grands travaux qui vivifient le pays et répandent l’aisance parmi les classes laborieuses.

Espérons aussi, qu’en nous voyant proposer une organisation militaire, toute-puissante pour la défense du territoire et très-peu propre à des expéditions lointaines, on comprendra enfin, si toutefois nous n’avons déjà été parfaitement compris, que ce que l’opposition désire, que ce qu’elle réclame, que ce qu’elle veut à tout prix, ce n’est pas la guerre, mais bien l’indépendance, la dignité et l’honneur de la France.