Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/588

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comme sur la forme des objets à représenter… Celle-ci, ajoute-t-on, avec moins d’exactitude offre plus de ressources et peut s’étendre aux opérations d’ensemble. »

Cette classification des deux topographies me semble inadmissible. Il n’y a pas, en effet, de résultat obtenu par les hommes à l’aide d’instruments qui ne soit une simple approximation. Le levé le plus parfait est affecté d’un grand nombre d’erreurs ; comment trouver, dès lors, la limite qui séparera la topographie régulière de l’irrégulière ? Le doute qui, d’après la définition citée, indique où commence cette dernière, devra-t-il porter sur des centimètres, sur des dizaines ou sur des centaines de mètres ? Au reste, cette question serait résolue, la distinction proposée aurait été généralement admise, qu’on n’en pourrait pas conclure que les deux genres de topographie doivent employer des moyens graphiques différents.

Les plan, coupe et élévation, à l’aide desquels les architectes, les mécaniciens déposent sur le papier leurs premières idées sur la forme d’un édifice ou d’une machine, ne diffèrent pas, quant au mode de dessins, des plans soignés et cotés qui, plus tard, dirigeront le constructeur. Le peintre exécute un portrait de souvenir, comme celui dont le modèle est devant lui ; ajouter l’obscurité de l’expression à celle de la pensée, c’est, ainsi que l’a si bien dit le général Fleury, ne montrer un brouillard qu’au travers d’un autre brouillard.

Si je ne craignais d’abuser des moments de la Commission, je demanderais dans quel sens on a avancé que la topographie irrégulière est cette qui offre le plus de