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SUR
LA PRISE DE POSSESSION
DES
DÉCOUVERTES SCIENTIFIQUES

Il n’y a qu’une manière rationnelle et juste d’écrire l’histoire des sciences : c’est de s’appuyer exclusivement sur des publications ayant date certaine ; hors de là tout est confusion et obscurité.

Quelle plainte légitime pourrait faire entendre celui qui, amoureux de ses découvertes comme l’avare l’est de ses trésors, les enfouit, se garde même de les laisser soupçonner, de peur que quelque autre expérimentateur les développe ou les féconde. Le public ne doit rien à qui ne lui a rendu aucun service. Oh ! je vous entends ; vous vouliez prendre le temps de compléter votre ouvrage, de le suivre dans toutes ses ramifications, d’en indiquer les applications utiles ! Libre à vous, messieurs, libre à vous ; mais c’est à vos risques et périls. D’ailleurs, vos craintes de spoliation étaient exagérées. Où a-t-on vu, en effet, que le monde scientifique ait manqué de poursuivre de ses poignants sarcasmes, de ses justes colères, de ses écrasants mépris, les personnages stériles qui, aux aguets