Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/727

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le grand géomètre de Mulhouse) sur l’établi d’un tailleur, un Molière, dans l’atelier d’un tapissier, et la ville de Paris les adoptera et elle les suivra dans toutes les phases de leur carrière, et elle leur rendra les études supérieures commodes, faciles, fructueuses. Quant à l’obligation d’entretenir sans cesse les 196 bourses, qu’il se présente ou qu’il ne se présente pas de candidats dignes de cette faveur, elle est, à mon avis, monstrueuse.

Lorsque nous avons porté nos réclamations au ministre de l’instruction publique, il nous a répondu que la question était grave, qu’elle lui semblait mériter un examen attentif ; toujours il nous a renvoyé à l’époque où l’on discuterait la loi sur l’instruction secondaire. Cette époque est arrivée ; je demande donc à M. le ministre s’il entend que les bourses créées par décrets de l’empereur seront encore obligatoires, ou s’il consent à laisser aux conseils municipaux le droit de donner des bourses suivant les circonstances et suivant le mérite des candidats. Je demande enfin, quant à Paris, si l’on entendrait empêcher le conseil municipal de consacrer en solde d’apprentissages des sommes dont, à mon sens, il fait aujourd’hui le plus inutile emploi.

J’entends dire d’ici que cette question est sans importance : la ville de Paris est si riche ! elle a les revenus d’un royaume !

Il est très-vrai, Messieurs, que Paris a un revenu considérable ; mais se rend-on exactement compte de ses charges ?

Sans sortir de la question, je dirai d’abord que la ville a le devoir et l’intention de créer un nouveau collège.