Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/22

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recueillies par un de ses élèves. Vainement M. Arago protesta contre cet ouvrage et démontra qu’il fourmille de bévues incroyables[1]. Cette odieuse contrefaçon ne se vendit pas moins à un grand nombre d’exemplaires et eut plusieurs éditions. Sur un exemplaire de la quatrième édition, que j’ai entre les mains, se trouvent en marge quelques-unes des réflexions de l’illustre professeur ; elles témoignent de l’indignation qu’il ressentait d’avoir été si mal compris par un homme qui se prétendait son élève, et qui osait présenter au public, comme ayant été professées à l’Observatoire, des élucubrations aussi informes. L’énergique concision avec laquelle s’exprime M. Arago ne permet pas de reproduire la plupart des notes manuscrites de ce précieux volume. Fatigué de sa lecture, M. Arago finit par écrire : « L’auteur ne peut pas dire deux mots de suite avec exactitude, » et qualifie de « galimatias triple, infâme, burlesque, idiot, » quelques-uns des passages qui ont mis sa patience aux plus rudes épreuves.

Préparés de longue main, corrigés un grand nombre de fois, tous les chapitres de l’Astronomie populaire ont été revus et complétés par M. Arago, pendant les trois dernières années de sa vie.

Aucune des nombreuses figures des pages dictées à M. Goujon n’était faite. Chose singulière et bien remarquable, M. Arago, devenu à peu près aveugle, traçait dans son imagination les figures les plus com-

  1. Voir une de ces protestations dans la Notice sur la prédiction du temps, t. V des Notices scientifiques, t. VIII des Œuvres, p. 3.