Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/265

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d’Alembert à un jeune homme arrêté par des difficultés dans ses études mathématiques : « Allez en avant, monsieur, et la foi vous viendra. » Par sa persévérance à sonder les mystères de la nature, l’illustre physicien fit on mille occasions jaillir la lumière.

À tous ses travaux, qui dénotant une opiniâtreté et une énergie bien rares, M. Arago joignait encore de très-nombreuses lectures. Sa mémoire était extrême ; il se souvenait de passages tout entiers qu’il n’avait fait que lire il y avait bien des années. Il se plaisait même à réciter de longues pièces de vers. Dans ses lectures, il avait l’habitude de prendre souvent des notes, et bien des fois c’est sur la marge même des qu’il inscrivait ses réflexions. Je citerai quelques-unes de celles que je trouve sur les volumes qu’il m’a laissés.

— Mot très-juste de Fontenelle : « En fait d’astronomie, il vaut mieux voir que calculer. »

— Delambre remarque avec raison qu’en France, lorsqu’il s’agit d’autorité à accorder aux savants, les préférences sont toujours assurées aux étrangers.

— Platon a dit que la géométrie et l’arithmétique sont les ailes de l’astronomie ; outre les ailes, les oiseaux ont une queue qui leur sort de gouvernail ; dans l’astronomie, le gouvernail est, suivant Horrockes, dans les causes physiques ; mais le véritable gouvernail est l’observation.