Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/267

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reçoit un accueil très-froid. Arnaud en demande la raison : — C’est, répond l’homme illustre, que ce versificateur manquera toujours d’inspiration et de sensibilité. — Et à quel signe l’avez-vous reconnu, s’il vous plait ? – C’est qu’il n’a pas été ému en me voyant. »

Néanmoins, la bonté même pour les plus petits et les plus faibles était le caractère de M. Arago. Il aimait à élever et non pas à abaisser ceux qui l’approchaient. Les enfants et les femmes se groupaient souvent autour de lui pour l’entendre parler ; jamais il n’était plus heureux que lorsqu’il avait, avec de douces paroles, semé l’amour de la science autour de lui.

Ce n’est pas la vie de mon vénéré maître que je me suis proposé d’écrire. J’ai seulement cherché à faire connaître ses travaux scientifiques et à préciser les circonstances au milieu desquelles ils ont été accomplis. Cependant le tableau que j’ai tracé serait incomplet si je n’ajoutais pas encore quelques lignes.

Après la mort de l’illustre secrétaire perpétuel de l’Académie une souscription nationale a été ouverte dans le dessein d’élever un monument qui attestât à la postérité la reconnaissance et le respect des contemporains pour l’homme de génie que ses découvertes avaient mis au premier rang parmi les grands hommes du xixe siècle.

Il a été décidé que ce monument serait un tombeau et une commission a été nommée pour veiller à son érection.

La commission a été composée de MM. Combes, président de l’Académie des sciences l’année de la mort de