Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


BAILLY DEVIENT L’ÉLÈVE DE LACAILLE. — IL EST ASSOCIÉ À SES TRAVAUX ASTRONOMIQUES.


L’élève en mathématiques fit, peu de temps après, une de ces rencontres providentielles qui décident de l’avenir d’un jeune homme. Mademoiselle Lejeuneux cultivait la peinture. C’est chez cette femme artiste, connue plus tard sous le nom de madame de La Chenaye, que Lacaille vit Bailly. Le maintien attentif, sérieux et modeste de l’étudiant charma le grand astronome. Il le témoigna d’une manière non équivoque, en offrant, lui si avare de son temps, de devenir le guide du futur observateur, et aussi en le mettant en relation avec Clairaut.

On a dit que, dès ses premiers rapports avec Lacaille, Bailly montra une vocation décidée pour l’astronomie. Ce fait me paraît incontestable. À son début, je le vois associé aux plus rudes, aux plus pénibles, aux plus fastidieux travaux du grand observateur.

Ces épithètes sembleront peut-être extraordinaires ; mais ce sera à ceux-là seulement qui n’ont appris la science des astres que dans les anciens poëmes, en vers ou en prose.

Les Chaldéens, mollement étendus, aux étages supérieurs des terrasses embaumées de Babylone, sous un ciel toujours azuré, suivirent des yeux le mouvement majestueux et général de la sphère étoiléc ; ils constatèrent les déplacements particuliers des planètes, de la lune, du soleil ; ils tinrent note de la date et de l’heure des éclipses ; ils cherchèrent si des périodes simples ne permettraient pas de prédire longtemps d’avance ces magni-