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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/416

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teuses étaient seules en jeu, tout le monde pouvait vous pardonner ; mais le 17 juillet, vous abusiez de la confiance de Bailly ; vous le jetiez dans des mesures de répression sanglante, après l’avoir fasciné par des récits mensongers ; vous commettiez un véritable crime. Si le tribunal révolutionnaire, de déplorable mémoire, devait, en 1793, demander compte à quelqu’un des massacres du Champ-de-Mars, ce n’était certainement pas Bailly qu’il fallait accuser en première ligne.

Le parti politique dont le sang coula le 17 juillet, prétendit avoir été la victime d’un complot ourdi par ses adversaires. Interpellé à ce sujet, Bailly répondit au président du tribunal révolutionnaire : « Je n’en avais pas connaissance, mais l’expérience m’a donné lieu de penser depuis qu’un tel complot existait à cette époque. »

Rien de plus grave n’a jamais été écrit contre les promoteurs des violences sanglantes du 17 juillet.

Le blâme qu’on a jeté sur les événements du Champ-de-Mars n’a pas porté seulement sur le fait de la publication de la loi martiale ; les mesures répressives qui suivirent cette publication n’ont pas été critiquées avec moins d’amertume.

On a particulièrement reproché à l’administration municipale d’avoir arboré un drapeau rouge beaucoup trop petit ; un drapeau qui fut appelé au tribunal drapeau de poche ; d’avoir placé ce drapeau, non à la tête de la colonne, comme le voulait la loi, mais dans une position telle, que le public sur lequel la colonne s’avançait ne pouvait pas le voir ; d’avoir fait entrer à la fois la force armée par toutes les portes du Champ-de-Mars situées du