Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/46

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leurs, plus de parfum et d’activité, parce que le soleil les chauffe de plus près.

Cette statistique singulière se serait élevée, ou, si on l’aime mieux, abaissée par degrés, jusqu’à ce vers d’un homme qui, assurément, n’avait jamais doublé le cap Horn, ni même lu les voyages de Cook ; jusqu’à ce vers après lequel il eût fallu tirer l’échelle :


Que du pôle glacé jusqu’au pôle brûlant !


Mais j’ai cru, Messieurs, que, dans cette enceinte, au lieu de chercher quels poëtes n’étaient pas savants, il serait mieux de citer des savants qui ont été quelque peu poëtes.



AMPÈRE EST APPELÉ À PARIS, OÙ IL DEVIENT RÉPÉTITEUR ET ENSUITE PROFESSEUR D’ANALYSE À L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE.


Lalande et M. Delambre avaient été charmés du travail analytique du jeune professeur de Bourg, sur le calcul des probabilités ; ils l’appelèrent à Paris, et lui firent confier la place de répétiteur à l’École Polytechnique, fonctions dont Ampère s’acquitta avec distinction, mais non sans rencontrer des difficultés qui tenaient, pour la plupart, à l’isolement dans lequel il avait vécu jusque-là. Mal conseillé par des amis peu au courant des choses d’ici-bas, Ampère se présenta, dans l’amphithéâtre d’une école presque militaire, en habit noir à la française, œuvre malheureuse d’un des moins habiles tailleurs de la capitale ; et pendant plusieurs semaines, le malencontreux habit empêcha plus de cent jeunes gens de prêter