Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/508

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sur laquelle le public aurait le moins facilement transigé.

Les membres les plus obscurs, disons mieux, les membres les plus arriérés de la Convention les auraient eux-mêmes introduites dans la loi. Il n’était nullement nécessaire de s’appeler Fourcroy ou Carnot pour comprendre qu’une école nationale entachée de quelque privilége n’aurait pas vécu seulement dix jours dans un temps où la tribune retentissait, aux applaudissements de tous, de ces paroles caractéristiques : L’égalité est plus qu’un principe, elle est un sentiment.

Le rapport de Fourcroy était accompagné d’une pièce intitulée : Développements sur l’enseignement adopté pour l’École centrale des travaux publics. Ces développements parurent sans nom d’auteur, mais l’empreinte profonde de la main de Monge se voyait dans l’ensemble du travail et dans les détails ; l’ancien professeur de Mézières était alors en Europe le seul mathématicien capable de parler avec tant d’autorité de la géométrie descriptive et du mode d’enseignement qui devait la rendre populaire et usuelle.

La durée du cours complet d’études polytechniques avait été fixée à trois ans. De là, trois classes, trois divisions, parmi les élèves. Ne vous semble-t-il pas que trois ans durent s’écouler avant que le pays tirât aucun fruit de la nouvelle école ? Détrompez-vous, Messieurs : les besoins publics n’auraient pas pu s’accommoder d’un pareil délai ; d’ailleurs, on faisait alors peu de cas des promesses à long terme. Il fallut donc découvrir un moyen de créer rapidement des ingénieurs instruits, sans porter atteinte à l’organisation savante qui venait d’être