Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/509

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décrétée. L’expédient que l’on adopta caractérise trop bien l’esprit entreprenant de cette grande époque pour ne pas mériter de nous arrêter un instant.

Environ quatre cents élèves furent reçus dès la première année. C’était à ce nombre que d’ordinaire devait s’élever l’ensemble des trois divisions. Les quatre cents élèves, réunis momentanément en une division unique, reçurent, pendant les trois mois qui suivirent leur installation, un enseignement accéléré qu’à raison de cette circonstance le rapport de Fourcroy qualifia d’enseignement révolutionnaire.

L’enseignement révolutionnaire embrassa sous une forme concentrée toutes les matières qui, suivant la marche régulière des programmes, devaient être réparties sur trois années. L’enseignement révolutionnaire permit, au bout de trois mois, de faire entre les élèves un triage intelligent, de les partager en trois groupes de forces dissemblables, d’en former les trois divisions instituées par le projet de loi. Dès sa naissance, l’École se trouva ainsi en activité dans toutes ses parties.

Rien ne semblait plus propre à assurer la marche de la nouvelle école que la création des chefs de brigade. Ce nom était réservé à des élèves qui, ayant déjà suivi avec succès les leçons des trois années et voulant s’adonner aux sciences, consentaient à reprendre une seconde fois le même cours d’études. Les chefs de brigade, toujours réunis à de petits groupes d’élèves dans des salles séparées, devaient avoir des fonctions d’une importance extrême : celles d’aplanir les difficultés à l’instant même où elles surgiraient. Jamais combinaison plus habile