Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/522

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préciables chapitres de l’histoire des sciences. Quel est donc le savant, le littérateur, l’érudit, qui n’aurait pas fait des efforts surhumains pour mettre en relief, en pleine lumière, les découvertes contemporaines, pour tracer un tableau destiné à être déroulé solennellement à la tribune nationale devant les mandataires du pays ? Qui, d’ailleurs, se serait chargé d’une si périlleuse mission sans avoir bien calculé ses forces ?

Des académies s’abandonnant jadis à des sentiments de vanité irréfléchis et puérils, traitèrent avec une fâcheuse, avec une coupable indifférence les découvertes qui n’étaient pas nées dans leur sein. Rien de régulier ne s’y trouvait établi pour avoir rapidement connaissance des travaux des étrangers. L’Institut national devait échapper à ce double écueil, non pas, veuillez le remarquer, parce qu’il lui était ordonné de correspondre avec toutes les sociétés savantes du monde, car de telles prescriptions sont souvent une lettre morte ; mais, par les conséquences nécessaires de la disposition dont je vais donner lecture :

« L’Institut national nommera, tous les ans, six de ses membres, qui voyageront aux frais de l’État, soit ensemble, soit séparément, pour faire des recherches sur les diverses branches des connaissances humaines. »

Les progrès de la première de toutes les sciences d’application, les progrès de l’agriculture étaient confiés, avec la même perspicacité, à la sollicitude du nouveau corps académique : « L’Institut national, disait la loi organique (titre v, article 1er), nommera tous les ans, au concours, vingt-cinq citoyens qui seront chargés de