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MONGE SÉNATEUR. — SA CONDUITE DANS LES CENT-JOURS.


Monge fut nommé sénateur à la première création, en 1799. Cinq ans après, il devint titulaire de la sénatorerie de Liége. Entre ces époques et celles des désastres de nos armées, je n’aperçois, dans la carrière de notre confrère, d’autre incident digne d’attention que les vifs débats dont j’ai déjà dit quelques mots, qui s’élevèrent entre Monge et l’Empereur au sujet de l’École polytechnique.

Les fonctions de sénateur étaient peu assujettissantes. Monge revint donc à ses études favorites sur la géométrie analytique. Les numéros du Journal de l’École polytechnique, où ses travaux paraissaient régulièrement, font foi que l’âge n’avait apporté aucune atteinte ni à la vigueur de conception de notre confrère, ni à cette rare qualité de l’esprit qui m’a permis de parler d’élégance à propos de Mémoires de mathématiques.

L’illustre géomètre continuait à donner de temps à autre des leçons à l’École polytechnique. Les élèves lui faisaient toujours un accueil où la vénération le disputait à l’enthousiasme.

Notre confrère prenait une part active aux discussions de la commission chargée de présider à la composition et à la publication du magnifique ouvrage sur l’expédition d’Égypte.

Monge était tout aussi assidu à nos séances qu’à l’époque où, jeune encore et peu connu, l’Académie l’enleva à l’école de Mézières pour se l’associer.

Presque tous les ans, l’auteur de la Géométrie descrip-