Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/616

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Dans ce temps-là, l’apparition d’un talent hors ligne ne semblait à personne un événement ordinaire ; chacun s’empressait de l’attirer à lui, de l’entourer de sa protection, de l’encourager par des offres sincères de service. C’est ainsi que Poisson devint l’ami de Ducis le poëte, de Gérard le peintre, et de Talma le tragédien. Il fréquentait leurs salons et s’y faisait remarquer par ses manières enfantines, par sa gaieté, et par les grâces de son esprit. Poisson était aussi très-assidu aux réunions plus austères qui avaient lieu chez Destutt de Tracy, chez Cabanis et chez Lafayette.

L’avenir de Poisson était désormais assuré ; il devait en peu de temps occuper les emplois les plus honorables et les plus brillants. L’École polytechnique lui confia successivement les fonctions de répétiteur au commencement de 1800, celles de professeur suppléant en 1802, et enfin les fonctions de professeur titulaire en 1806, à la place de Fourier, qui, depuis son retour d’Égypte, était préfet du département de l’Isère. Le 24 août 1808, Poisson fut élu à une place d’astronome au Bureau des longitudes, laissée depuis longtemps vacante.

À la formation de la Faculté des sciences, en 1809, il fut chargé d’y professer la mécanique rationnelle.

Il devint examinateur de l’arme de l’artillerie, en remplacement de M. Legendre, démissionnaire, le 18 février 1812, et le 23 mars suivant, il fut nommé membre de l’Institut.

En 1815, le ministre de la guerre eut l’heureuse pensée de charger Poisson du soin d’examiner et de classer les élèves de l’École militaire de Saint-Cyr.