Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/709

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préparées d’une multitude de problèmes que le progrès des sciences fait naître chaque jour. Plusieurs des solutions que notre confrère a données lui-même, qu’il a développées et suivies dans toutes leurs ramifications, serviront d’ailleurs de modèle. Comment pourrais-je oublier de citer ici en première ligne deux admirables Mémoires sur la distribution de l’électricité en repos à la surface des corps ! Aucune science n’a marché plus rapidement que celle de l’électricité. Elle naquit vers le milieu du xviiie siècle. Gray en Angleterre, Dufay en France, découvrirent les premiers phénomènes de quelque importance ; Kleist, Cunéus, Musschenbroeck aperçurent les étonnants effets de la bouteille de Leyde ; Franklin en donna une explication plausible et inventa les paratonnerres ; Coulomb, muni d’un instrument nouveau, fit des mesures d’une précision extrême, là où des mesures grossières n’étaient pas même tentées ; Poisson enfin lia tous les résultats isolés à une cause unique ; il les enchaîna par des formules analytiques générales. C’est en arrivant à ce point qu’une science est complète. N’apercevez-vous pas, Messieurs, le rang éminent que notre confrère occupe dans cette pléiade d’hommes célèbres ?

Lorsque naquit, pour le calcul des perturbations planétaires, la méthode féconde de la variation des constantes, le nom de Poisson se trouva glorieusement mêlé aux noms de Lagrange, de Laplace.

Un des plus beaux problèmes que les hommes se soient jamais proposés, mit de nouveau les trois vigoureux jouteurs en présence. Cette fois, l’avantage resta incon-