Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/256

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gronde comme un éléphant, appliqué à l’observation d’un pygmée, n’en eût montré dans l’étendue de son champ qu’une partie insignifiante, telle que l’image des cheveux d’une autre très-petite partie du corps. Boccalini sachant que les lunettes, que les occhiali augmentaient les dimensions apparentes des objets éloignés, a cru qu’ils pourraient également servir à l’agrandissement des objets voisins, et s’est livré, à ce sujet, à des plaisanteries dont on ne peut rien déduire, car elles n’étaient certainement fondées que sur des analogies imaginaires et nullement sur l’observation d’un fait.

C’est vers l’époque où nous sommes arrivés que Galilée publia son ouvrage si remarquable sur les corps flottants. On trouve dans ce traité le principe des vitesses virtuelles, dont les géomètres, dont Lagrange surtout, ont tiré un si grand parti. L’auteur de la Mécanique analytique se prononce sur l’invention de Galilée dans des termes si catégoriques, si positifs, qu’ils ne laissent aucune place au doute.

Les leçons dans lesquelles Galilée soutenait le système de Copernic donnèrent lieu à une vive polémique de la part des péripatéticiens, partisans du système de Ptolémée, et, ce qui était bien plus dangereux, de la part des théologiens qui prétendaient que la doctrine du chanoine de Thorn était contraire aux saintes Écritures.

Les adversaires de Galilée, aussi ignorants que superstitieux, ne cessaient de répéter le Terra in œternum stat de l’Écriture, et le passage où il est dit que Josué commanda au Soleil de s’arrêter.

En réponse à ses ennemis, Galilée écrivit, en 1615,