Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/286

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professait encore les mathématiques à Padoue. Qui pourrait en présence de ces contradictions, de ces confusions, ne pas proclamer de nouveau que l’historien des sciences doit se laisser guider seulement par des publications authentiques.

Le meilleur moyen de trancher toute difficulté sur la date de la découverte des taches, eût été de rapporter de véritables observations. Qui aurait osé concevoir des doutes sur la sincérité d’une déclaration de Galilée conçue en ces termes « Tel jour, en 1611, je vis une tache près du bord oriental du Soleil tel autre jour elle était au centre du disque ; à telle troisième date je fus témoin de la disparition de la tache derrière le bord occidental ? » On trouve des observations de ce genre dans les lettres que l’illustre physicien écrivit à Velser d’Ausbourg, mais elles sont toutes des mois d’avril et de mai 1612. À cette époque, l’ouvrage de Fabricius avait paru depuis près d’un an !

Ne nous lassons pas de le répéter, la publication est la seule chose que l’historien des sciences soit tenu de considérer. Si, cependant, il me fallait absolument rendre compte de l’impression qui m’est restée après l’examen de tant de pièces contradictoires, voici comment je la résumerais :

Vers le mois d’avril 1611 Galilée aperçut vaguement, confusément des taches sur le Soleil. Avant l’emploi des verres colorés, les observations solaires étaient d’une difficulté et d’un danger extrêmes, particulièrement sous le beau climat de l’Italie ; Galilée n’avait donc encore fait que très-peu de ces observations ; il ne s’était arrêté