Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/288

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d’Hariot, des observations de taches qui remontent au 8 décembre 1610.

Galilée n’a pas non plus la moindre apparence de droit a la découverte du mouvement de rotation du Soleil. En effet, même en remontant jusqu’en 1631, jusqu’à la lettre du frère Fulgence Micanzio sur les prétendues observations et conversations de Venise, on n’y trouve pas un seul mot touchant la rotation du Soleil. Je dois en dire tout autant de l’attestation de monsignor Dini relative à la séance du jardin Bandini de Rome : on a vu les taches ; aucune conséquence de cette observation n’est indiquée. Dans sa lettre déjà citée, Agucchia dit que Galilée lui communiqua verbalement la découverte des taches et la marche apparente de ces corps de l’est à l’ouest. Il ne fait pas mention du mouvement de rotation du Soleil.

Rien n’est plus catégorique, plus positif pour qui sait lire avec attention, que la préface académique d’Angelo de Filiis. Après avoir rappelé la réunion du jardin Bandini, après avoir rendu un juste hommage au génie de Galilée, le bibliothécaire des Lincei ajoute « On attendait avec un désir universel qu’il fit connaître son opinion sur les taches lorsque, enfin, MM. les académiciens Lincei apprirent que Galilée avait pleinement traité le sujet dans quelques lettres adressées en particulier au célèbre et savant Velser, etc., etc. » Au jardin Bandini, en avril ou mai 1611, le savant illustre n’avait donc rien dit de la rotation du Soleil. C’est par les lettres de Velser qu’on eut les premières nouvelles de cette vérité astronomique. La plus ancienne des lettres au duumvir d’Ausbourg est du 4 mai 1612. À cette date, l’ouvrage