Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/295

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attribuer l’accélération des corps pesants et le mouvement curviligne des projectiles qu’à l’action constante de la gravité, personne n’avait encore réussi à déterminer les lois de ces phénomènes journaliers, d’après une cause si simple. Galilée a fait le premier ce pas important, et a ouvert par là une carrière nouvelle et immense à l’avancement de la mécanique. Cette découverte ne procura pas à Galilée, de son vivant, autant de célébrité que celles qu’il avait faites dans le ciel ; mais elle fait aujourd’hui la partie la plus solide et la plus réelle de la gloire de ce grand homme.

Les découvertes des satellites de Jupiter, des phases de Vénus, des taches du Soleil, etc., ne demandaient que des télescopes et de l’assiduité ; mais il fallait un génie extraordinaire pour démêler les lois de la nature dans les phénomènes que l’on avait toujours eus sous les yeux, et dont l’explication avait néanmoins toujours échappé aux recherches des philosophes, »

Galilée était donc, comme on voit, suivant les appréciations de Lagrange, un génie extraordinaire. La postérité a confirmé ce jugement, qui n’a donné lieu à aucune réclamation. C’est le privilège des hommes supérieurs, lorsqu’ils portent un jugement équitable sur les travaux de leurs prédécesseurs.

Génie extraordinaire devrait être désormais la seule inscription à placer sous tous les portraits du grand philosophe de Florence.

C’est aussi dans les Dialogues que se trouve la première indication des expériences à l’aide desquelles l’auteur croyait pouvoir arriver à la détermination de la vitesse