Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/30

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pour les connaissances chimiques. Grâce à la complaisance avec laquelle Morrichini mit un laboratoire de chimie à la disposition du jeune voyageur, il put annoncer, le 7 juillet, que l’acide fluorique existait à côté de l’acide phosphorique dans les arêtes des poissons. Le 9 juillet, il avait terminé l’analyse de la pierre d’alun de la Tolfa.

Le 15 juillet 1805, MM. de Humboldt et Gay-Lussac quittèrent Rome et prirent la route de Naples, en compagnie de M. Léopold de Buch, qui jeune encore s’était déjà fait connaître par des recherches géologiques pleines de mérite. Le Vésuve, assez tranquille à cette époque se livra brusquement à ses magnifiques et terribles évolutions (comme s’il eût voulu célébrer la bienvenue des trois observateurs illustres) éruptions de poussière, torrents de lave, phénomènes électriques, rien n’y manque.

Enfin Gay-Lussac eut le bonheur (l’expression n’est pas de moi, je l’emprunte à l’un des compagnons de voyage du savant chimiste), il eut le bonheur d’être témoin d’un des plus effrayants tremblements de terre que Naples eût jamais ressentis.

Gay-Lussac saisit avec empressement cette occasion de se mesurer avec le problème qui, depuis Empédocle, a défié la sagacité des observateurs.

Nous rendrons compte bientôt des résultats que notre ami recueillit dans les six ascensions du Vésuve qu’il fit presque coup sur coup.

Le temps que Gay-Lussac ne consacrait pas à l’étude du volcan enflammé, était employé à examiner les collections d’histoire naturelle et particulièrement d’éruptions volcaniques anciennes qui existent à Naples en très-