Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/33

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collections à la tête desquelles le gouvernement toscan l’avait placé, de manière à montrer combien était digne de la confiance dont il jouissait. Gay-Lussac se plaisait fort dans sa compagnie ; il admirait surtout le profond savoir et l’habileté que déployait Fabbroni quand il faisait ressortir le mérite des œuvres de Michel-Ange et des illustres peintres et sculpteurs, successeurs de ce grand homme. Il fut beaucoup moins charmé des paroles du savant directeur, lorsque lui ayant demandé la valeur de l’inclinaison de l’aiguille aimantée, Fabbroni répondit que les beaux instruments qui ornaient le cabinet de physique du grand-duc, n’avaient pas été mis en usage de peur d’en ternir le métal. Il ne goûta pas non plus les réunions où l’on voyait madame Fabbroni, célèbre par l’élégance et la beauté de ses poésies, placée au centre d’un cercle composé de ce que Florence renfermait de plus distingué, dirigeant successivement sur chaque point des traits d’esprit auxquels la personne interpellée était obligée de répondre immédiatement et de son mieux.

Ces habitudes théâtrales ont heureusement disparu chez nos voisins, pour faire place à des entretiens où chacun prend librement la part qui convient à sa position et même à sa timidité.

Dans le trajet de Florence à Bologne, où nos trois voyageurs arrivèrent le 28 septembre, ils s’arrêtèrent à Pietra-Mala pour y étudier les flammes perpétuelles déjà examinées antérieurement par Volta.

À Bologne, Gay-Lussac rendit visite au comte Zambeccari, qui avait perdu six doigts en se laissant glisser le long d’une corde, pour échapper à la catastrophe qui