Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/377

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et que Halley, comme l’assurent tous ses contemporains, portait le scepticisme jusqu’à ses dernières limites. La tolérance dont ces hommes illustres se montrèrent animés, le respect que des opinions consciencieuses leur inspirèrent réciproquement, méritent d’être offerts dans tous les temps en exemple à des esprits qui voudraient imposer d’autorité leurs systèmes ou leurs croyances sans avoir les mêmes titres à la confiance publique,

Halley cultiva la poésie latine avec succès, comme le prouvent les vers dans lesquels il célébra les découvertes admirables de Newton, et qui se trouvent en tête des Principes de la philosophie naturelle, édition de 1713. Ces vers ont été appréciés par tous les connaisseurs, et ils serviraient, s’il en était besoin, à prouver que les études mathématiques ne dessèchent ni l’âme ni l’imagination,


BRADLEY

Il est peu d’hommes qui aient marqué leur place dans la science d’une manière plus brillante que Bradley; il n’en est pas dont la vie ait été plus exempte des tracasseries, des embarras, des angoisses qui trop souvent ont signalé la carrière de ceux à qui la nature avait accordé le génie,

James Bradley naquit en 1692, à Shireborn, en Angleterre, dans le comté de Gloucester. Ses parents le destinèrent à l’état ecclésiastique. Après avoir achevé ses études à l’Université d’Oxford, il fut nommé ministre de