Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/413

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tance), avaient plus d’éclat et de netteté avec l’oculaire simple qu’avec l’oculaire double. Une fois, ce dernier oculaire ne lui montrait pas les bandes de Saturne, tandis qu’à l’aide d’une seule lentille on les voyait parfaitement. « L’oculaire double, dit Herschel, doit être laissé aux amateurs et à ceux qui, pour un objet particulier, ont besoin d’un large champ de vision, » (Transactions philosophiques, 1782, pages 94, 95.)

Ce n’est pas seulement à l’égard du mérite comparatif des oculaires simples ou composés qu’Herschel s’éloigne de l’opinion générale des opticiens ; il croit, de plus, avoir constaté par des expériences décisives, qu’un oculaire concave (celui dont Galilée fit usage), prime de beaucoup l’oculaire convexe, sous le double rapport de la clarté et de la distinction.

Herschel donne la date de 1776 aux expériences qu’il fit pour décider cette question. (Transactions philosophiques(, année 1845, page 297.) Les lentilles plano-concaves ou doublement concaves produisaient les mêmes effets. En quoi ces lentilles différaient-elles des lentilles doublement convexes ? En une chose seulement, les dernières recevaient les rayons réfléchis par le grand miroir du télescope, après leur réunion au foyer, tandis que les lentilles concaves recevaient les mêmes rayons avant cette réunion. Quand l’observateur faisait usage d’une lentille convexe, les rayons qui allaient au fond de l’œil former sur la rétine l’image d’un astre, s’étaient auparavant croisés dans l’air ; aucun croisement de cette nature n’avait lieu lorsque l’observateur employait une lentille concave. En tenant pour parfaitement avéré le double avantage de