Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/418

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Les lunettes n’étaient encore que des instruments incompris, fruit du hasard, sans théorie certaine, qu’elles servaient déjà à dévoiler de brillants phénomènes astronomiques. Leur théorie, en tant qu’elle dépendait de la géométrie et de l’optique, fit des progrès rapides. Ces deux premières faces du problème laissent aujourd’hui peu à désirer ; il n’en est pas de même d’une troisième, jusqu’ici assez négligée, qui touche à la physiologie, au mode d’action de la lumière sur le système nerveux. Ainsi, l’on chercherait vainement dans les anciens traités d’optique et d’astronomie, une discussion sévère, complète, du rôle comparatif que la grandeur et l’intensité des images, que le grossissement et l’ouverture d’une lunette, d’un télescope peuvent jouer, de nuit et de jour, dans la visibilité des astres les plus faibles. Cette lacune, Herschel essaya de la remplir en 1799 ; tel fut le but du Mémoire intitulé : Sur la puissance que les télescopes possèdent pour pénétrer dans l’espace.

Ce Mémoire On the power of penetrating into espace by telescopes, renferme d’excellentes choses ; il est loin cependant d’épuiser la matière. L’auteur, par exemple, y laisse entièrement de côté les observations faites de jour. Je trouve, aussi, que la partie hypothétique de la discussion n’est peut-être pas assez nettement séparée de la partie rigoureuse ; que des chiffres contestables, quoique donnés jusqu’à la précision des moindres décimales, figurent mal comme termes de comparaison de certains résultats qui, eux au contraire, sont appuyés sur des observations d’une évidence mathématique.

Quoi qu’il en puisse être de ces remarques, l’astro-