Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/432

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quand on les voyait à travers la chevelure ou à travers la queue de la comète.

Cet affaiblissement pouvait n’être qu’apparent, et dépendre de la circonstance que les étoiles se projetaient alors sur un fond lumineux. Telle est, en effet, l’explication qu’Herschel adopte. Un milieu gazeux capable de réfléchir assez de lumière solaire pour effacer celle de quelques étoiles, lui semblerait devoir posséder dans chaque tranche une quantité sensible de matière, et être, à raison de cela, une cause d’affaiblissement réel des lumières transmises, cause dont rien ne révèle l’existence.

Cet argument, présenté par Herschel en faveur du système qui transforme les comètes en astres lumineux par eux-mêmes, n’a pas, comme on voit, beaucoup de force. J’oserai dire la même chose de plusieurs autres remarques du grand observateur. La comète, nous dit-il, était très-visible dans le télescope, le 21 février 1808 : or, ce jour-là, sa distance au Soleil s’élevait à fois le rayon moyen de l’orbite de la Terre ; son éloignement de l’observateur était  : « Quelle probabilité y aurait-il que des rayons allant, à de telles distances, du Soleil à la comète, pussent, après leur réflexion, être vus par un œil près de trois fois plus éloigné de la comète que du Soleil ? »

Des appréciations numériques auraient seules donné de la valeur à une pareille argumentation. En se bornant à un raisonnement vague, Herschel ne s’est pas même aperçu qu’il commettait une grave erreur en ayant l’air de faire entrer la distance de la comète à l’observateur comme un élément de visibilité. Si la comète est lumi-