Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/433

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neuse par elle-même, son éclat intrinsèque (son éclat sur l’unité de surface) restera constant à toute distance, tant que l’angle sous-tendu sera sensible. Si l’astre brille d’une lumière empruntée, son éclat ne variera qu’à raison du changement de distance au Soleil ; l’éloignement de l’observateur n’apportera non plus aucune altération à la visibilité; toujours, bien entendu, avec la restriction que le diamètre apparent ne descende pas au-dessous de certaines limites.

Herschel terminait ses observations d’une comète qui était visible en janvier 1807, par cette remarque : « Sur les seize comètes télescopiques que j’ai examinées, quatorze n’avaient aucun corps solide visible à leur centre; dans les deux autres il existait une lumière centrale, très-mal terminée, qu’on pouvait bien peut-être appeler un noyau, mais assurément cette lumière ne méritait pas le nom de disque. »

La belle comète de 1811 devint l’objet d’un travail consciencieux du célèbre astronome. De grands télescopes lui montrèrent au milieu de la tête vaporeuse de l’astre un corps un peu rougeâtre, d’apparence planétaire, qui supportait de très-forts grossissements, et ne présentait aucune trace de phase. Herschel en conclut que ce corps était lumineux par lui-même. Quand on songe cependant que le corps planétaire dont il s’agit n’avait pas une seconde de diamètre, l’absence de phase paraît un argument peu démonstratif.

La lumière de la tête avait une teinte vert bleuâtre. Cette teinte était-elle réelle, ou bien le corps central rougeâtre colorait-il seulement par voie de contraste les