Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/459

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qui avait mis sur la voie d’une solution vainement attendue depuis des siècles.

Les observations minutieuses, recueillies par Gambart, sur la comète du 6 janvier 1824 ; sur l’époque de la formation d’une seconde queue de cet astre, laquelle parut constamment tournée du côté du Soleil ; sur les légers changements de position que cette queue anomale éprouva relativement à la queue ordinaire ; sur la loi de son affaiblissement, sur le temps de son entière disparition, doivent être précieusement conservées dans les archives de l’astronomie : ce seront, en effet, autant d’épreuves auxquelles il faudra soumettre les explications de ces étranges phénomènes, qui pourront être hasardées par des imaginations aventureuses. Toutefois, c’est dans les recherches de Gambart sur la troisième des comètes périodiques connues, sur celle dont la révolution s’opère en 6 ans 3/4, que nous trouverons le principal titre de cet astronome à la reconnaissance du monde savant. Sa part à la découverte de cette période est plus grande qu’on ne l’a reconnu jusqu’ici à l’étranger et même en France ; c’est du moins ce qui paraît résulter de la discussion minutieuse à laquelle je vais me livrer.

La comète dont il est question fut aperçue à Johannisberg, le 27 février 1826, par Biela, officier autrichien ; Gambart ne la vit à Marseille que dix jours après. La découverte de l’astre appartenait donc, sans contestation, à l’observateur allemand.

Gambart calcula les éléments paraboliques de la comète d’après des observations qu’il avait faites lui-même entre le 9 et le 21 mars. Ces éléments, consignés dans une lettre