Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/495

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lité des eaux et des résistances que leurs oscillations éprouvent.

Tout ce que je viens d’indiquer sur la position de l’axe du monde doit être étendu à la durée du mouvement de rotation de la Terre, qui est l’unité, le véritable étalon du temps. L’importance de cet élément a conduit Laplace jusqu’à rechercher numériquement s’il pourrait être altéré par des causes intérieures, telles que des tremblements de terre et des volcans. À peine ai-je besoin de dire que le résultat a été négatif.

L’admirable travail de Lagrange sur la libration de la Lune, semblait avoir épuisé la matière. Il n’en était rien cependant.

Le mouvement de révolution de notre satellite autour de la Terre est assujetti à des perturbations, à des inégalités, dites séculaires, qui étaient inconnues à Lagrange ou qu’il négligea. Ces inégalités, à la longue, placent l’astre, sans parler des circonférences entières, à une demi-circonférence, à une circonférence et demie, etc., de la position qu’il occuperait sans cela. Si le mouvement de rotation ne participait pas à de telles perturbations, la Lune dans la suite des temps nous présenterait successivement toutes les parties de sa surface.

Cet événement n’arrivera, point ; l’hémisphère de la Lune, actuellement invisible, restera invisible à tout jamais. Laplace a montré en effet que la Terre, par son attraction, introduit dans le mouvement de rotation du sphéroïde lunaire les inégalités séculaires qui existent dans le mouvement de révolution.

De pareilles recherches présentent la puissance de