Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/496

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’analyse mathématique dans tout son éclat. La synthèse aurait conduit bien difficilement à la découverte de vérités si profondément enveloppées dans les actions complexes d’une multitude de forces.

Nous serions impardonnables si nous oubliions de mettre au premier rang des travaux de Laplace le perfectionnement des Tables de la Lune. Ce perfectionnement, en effet, avait pour but immédiat la rapidité des communications maritimes lointaines, et, ce qui primait de bien loin tout intérêt mercantile, la conservation de la vie des navigateurs.

Grâce à une sagacité sans pareille, à une persévérance sans limites, à une ardeur toujours juvénile et qui se communiqua à d’habiles collaborateurs, Laplace résolut le célèbre problème des longitudes, plus complétement qu’on n’avait osé l’espérer au point de vue scientifique, plus exactement que ne le demandait l’art nautique dans ses derniers raffinements. Le navire, jouet des vents et des tempêtes, n’a point à craindre aujourd’hui de s’égarer dans l’immensité de l’Océan. Un coup d’œil intelligent sur la sphère étoilée apprend au pilote, en tout lieu et toujours, quelle est sa distance au méridien de Paris.

L’extrême perfection des Tables actuelles de la Lune, donne à Laplace le droit d’être rangé parmi les bienfaiteurs de l’humanité.

Au commencement de l’année 1611, Galilée avait cru trouver dans les éclipses des satellites de Jupiter, une solution simple et rigoureuse du fameux problème nautique. Des négociations actives furent même commencées, dès lors, pour introduire la nouvelle méthode à bord des