Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/499

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aucun des quatre satellites autour de la planète. Cela n’autorisait nullement à les supposer éclipsés : un satellite disparaît quand il se projette sur la partie centrale du disque lumineux de Jupiter, et aussi lorsqu’il passe derrière le corps opaque de la planète.

Voici une seconde loi très-simple, à laquelle sont assujettis les mouvements moyens des mêmes satellites de Jupiter :

Si l’on ajoute au mouvement moyen du premier satellite le double du mouvement moyen du troisième, la somme est exactement égale à trois fois le mouvement moyen du second.

Cette rencontre numérique, parfaitement exacte, serait un des plus mystérieux phénomènes du système du monde, si Laplace n’avait prouvé que la loi a pu n’être qu’approchée à l’origine, et qu’il a suffi de l’action mutuelle des satellites pour la rendre rigoureuse.

L’illustre géomètre, poussant toujours ses recherches jusqu’à leurs dernières ramifications, arrive à ce résultat : L’action de Jupiter coordonne les mouvements de rotation des satellites, en telle sorte que, sans égard aux perturbations séculaires, la durée de la rotation du premier satellite, plus deux fois la durée de la rotation du troisième, forme une somme constamment égale à trois fois la durée de la rotation du second.

Par une déférence, une modestie, une timidité sans motifs plausibles, nos artistes, dans le siècle dernier, avaient livré aux Anglais le monopole de la construction des instruments d’astronomie. Aussi, avouons-le sans détour, à l’époque où Herschel, de l’autre côté de la