Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/52

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ultérieures, ce qui est si rare, ne modifieront pas d’une manière essentielle.

Dans cet admirable Mémoire, l’auteur donne d’abord une analyse exacte de l’acide qui entre dans la composition du bleu de Prusse et qui fut nommé par Guyton de Morveau de l’acide prussique, mais qu’on n’avait pas obtenu jusqu’au travail de notre ami à l’état de pureté, mais seulement mélangé à de l’eau. Il montre ensuite comment il est parvenu à isoler le radical de l’acide prussique, qui depuis a été nommé le cyanogène.

Il établit que le cyanogène est un composé d’azote et de carbone, que l’acide prussique est formé définitivement d’hydrogène et de ce radical, et qu’il doit prendre le nom d’acide hydrocyanique auquel les chimistes substituent souvent aujourd’hui celui d’acide cyanhydrique. Il indique avec le plus grand soin ses réactions sur un grand nombre de substances simples ou composées, solides ou gazeuses. Il fait connaître la combinaison du cyanogène avec le chlore, qui doit porter naturellement le nom d’acide chlorocyanique. En résumé, dans ce travail, Gay-Lussac comblait une lacune de la chimie, en montrant qu’il existe une combinaison d’azote et de carbone ; il prouvait que le cyanogène, quoique composé, joue le rôle d’un corps simple dans ses combinaisons avec l’hydrogène et avec les métaux, ce qui, à l’époque où notre confrère écrivait, était dans la science un exemple unique. J’ai dit que, pour établir de si magnifiques résultats, Gay-Lussac montra une constance infatigable. Si on en veut la preuve, je rappellerai, par exemple, qu’ayant voulu savoir quelle modification l’électricité pourrait pro-