Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/531

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instruits n’aient pas su que Lagrange, dans ses Leçons sur le calcul des fonctions, avait traité ce point d’histoire scientifique avec sa netteté, sa profondeur habituelles, et que lui aussi disait : « On peut regarder Format comme le premier inventeur des nouveaux calculs, »

Les pages dans lesquelles l’illustre magistrat de Toulouse exposa sa méthode différentielle, soit pour mener des tangentes aux courbes, soit pour résoudre des questions de maxima et de minima, eussent ouvert noblement la nouvelle publication, et en eussent formé la partie principale. Il eût fallu y joindre les commentaires de d’Alembert, de Lagrange et de Laplace, dont nous avons seulement cité les conclusions.

La découverte de notre compatriote ainsi présentée serait alors plus claire, plus saisissable ; d’ailleurs elle se trouverait ainsi sous la sauvegarde d’une décision solennelle, portée par les trois juges les plus compétents qu’il eût été possible de trouver en aucun pays du monde.

Le calcul des Probabilités a pour premiers fondements les recherches de Fermat et de Pascal. Ceux qui attribuent la priorité à Huygens oublient que cet illustre géomètre déclara nettement, en publiant son bel ouvrage, qu’il avait eu connaissance des investigations antérieures des géomètres français, et que la gloire de l’invention leur revenait sans partage.

Ce n’est pas une petite chose que d’avoir créé une branche féconde de l’analyse. Si un ouvrage offrait un tableau chronologique exact des recherches presque contemporaines de Pascal et de Fermat sur le calcul des probabilités, notre histoire scientifique posséderait un