Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/532

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chapitre que chacun, dans l’occasion, pourrait citer avec un juste sentiment d’orgueil.

Fermat paraît devoir être associé à Viète et à Descartes, dans la conception admirable qui conduisit à l’application complète de l’algèbre à la géométrie. Les recherches de ces savants illustres, coordonnées avec une scrupuleuse attention et suivant l’ordre des dates, deviendraient pour les jeunes géomètres une lecture instructive et du plus haut intérêt.

Les travaux arithmétiques de Fermat n’ont pas été surpassés. Ses théorèmes sur les propriétés des nombres occupent une grande place parmi les découvertes mathématiques modernes. Si on doutait de leur immense difficulté, nous citerions ces paroles de Pascal : « Cherchez ailleurs qui vous suive dans vos inventions numériques ; pour moi je vous confesse que cela me passe de bien loin ; je ne suis capable que de les admirer. » Nous rappellerions aussi les efforts que firent les Euler, les Lagrange, les Legendre, quand ils voulurent démontrer quelques-unes des propositions de Fermat, et l’inutilité de leurs tentatives, relativement à ce fameux théorème : « Au-dessus du carré, il n‘y a aucune puissance entière qui soit décomposable en deux puissances entières du même degré, » Malheureusement les méthodes que Fermat imagina pour pénétrer aussi profondément dans les secrets des nombres, ne nous sont pas parvenues.

Fermat avait enrichi son exemplaire des Questions de Diophante de notes marginales qui ont été insérées dans une édition du mathématicien grec publiée en 1670. Ces notes, nous en avons fait le calcul, formeraient en somme