Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/558

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Paris, et n’a valu ici la commission d’ingénieur - géographe. Dans les temps difficiles de la Révolution, j’ai été assez heureux pour concourir à préserver cette colonie des malheurs et des désastres qui ont bouleversé nos colonies occidentales. Fidèle à mes principes, j’ai voulu mériter la confiance de mes chefs et celle des gens de couleur dont j’ai présidé constamment les assemblées, et nous avons évité les événements fâcheux dont nous étions menacés en 1794.

À cette époque, M. Geoffroy m’adopta par un acte authentique, et je pris son nom ; de là celui de Lislet-Geoffroy, que je porte.

Cette même année, les administrateurs généraux me chargèrent d’une mission pour les îles Séchelles ; j’y fis des observations sur les diverses productions du pays et sur les baies, ports, flots et dangers de cet archipel. À mon retour, le général Malartic me fit officier adjoint au génie militaire.

Le capitaine général Decaen, en prenant le commandement des colonies orientales en 1803, me confirma dans le grade de capitaine. À la prise de l’île de France, il me nomma chef de la commission du génie pour la remise de la place ; cette opération faite, la remise des fortifications et de tout ce qui dépendait du génie opérée, il ne me fut pas possible de me rendre en France, aux termes de la capitulation de cette île, étant alors âgé de cinquante-cinq ans, et ayant eu le malheur de perdre mon épouse en 1804, dont j’avais eu deux enfants encore en bas âge, objets de tous mes soins et de toutes mes sollicitudes.