Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/602

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sauvages de la Corse et de l’île d’Elbe. Là, sous la tente, dans la cabane du pâtre, sur des rochers battus de la tempête, les travaux pénibles de la journée n’empêcheront pas le laborieux observateur de s’initier scrupuleusement à tout ce que la grande géodésie offre de subtil, de délicat, de profond.

Revenu à Paris, également habile dans la pratique et dans la théorie, l’ingénieur sera absorbé, pendant toutes ses journées, par les discussions techniques, les calculs arides, mais éminemment utiles, que les travaux du Dépôt de la guerre exigent impérieusement. Ses veilles, il les consacrera à la rédaction du célèbre Traité de Géodésie, et du Traité, non moins capital, d’arpentage et de nivellement.

Sans jamais cesser de prendre une part active à la discussion numérique, à la coordination minutieuse des documents recueillis par les officiers de nos armées, Puissant, après la publication de ses deux grands ouvrages, en répandra complétement les principes parmi les ingénieurs-géographes, et ce corps deviendra une des gloires de la France.

Le titre d’académicien redoublera encore l’ardeur de notre confrère. Chaque nouvelle édition de la Géodésie offrira des améliorations réelles, là même où les plus habiles n’avaient pas soupçonné la nécessité d’une modification légère.

Enfin, l’heure de la retraite légale sonnera pour le colonel d’état-major, et l’administration de la guerre sentira l’impossibilité de se séparer d’un collaborateur infatigable, devant lequel d’ailleurs toutes les prétentions