Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/603

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iront respectueusement s’incliner : et Puissant restera l’appréciateur scrupuleux, habile, consciencieux, de l’immense canevas de triangles qui servent de base à la nouvelle carte de France, une des opérations les plus vastes, les plus utiles, dont Îles annales des peuples aient conservé le souvenir.

Quand ces aperçus auront été convenablement développés, on ne-s’étonnera pas que Îe nom de géodésie réveille toujours dans la pensée de ceux qui le prononcent, le nom de notre confrère. Ce n’est pas une petite chose, Messieurs, que d’être devenu ainsi, en Europe, la personnification d’une belle science !

Puissant ne laissera pas seulement parmi nous le souvenir impérissable d’un académicien d’élite. Le jour viendra de vous raconter aussi sa vie intérieure. Ceux qui ne le connurent point personnellement, apprendront alors tout ce qu’il y avait de dévouement dans l’époux, de tendresse dans le père, d’affabilité dans l’ami, d’indépendance, de fermeté, de désintéressement dans l’officier. Si le sort me réserve l’honneur d’entretenir une seconde fois l’Académie de notre illustre et si regrettable confrère, je ne manquerai pas de montrer aussi en lui l’excellent citoyens de dépeindre les joies ineffables qu’il éprouvait pendant les triomphes de la France ; les poignantes, les patriotiques douleurs qui bouillonnaient dans son âme à l’époque de nos revers. La science, Messieurs, semble grandir en majesté, en puissance, quand elle s’allie à toutes les vertus publiques et privées.

Adieu, mon cher confrère ; adieu, Puissant, adieu.