Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/610

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la science. Telle était l’origine de le confiance illimitée et si flatteuse qu’il inspirait aux savants.

Croyait-on entrevoir des difficultés sérieuses, insurmontables, dans les dispositions projetées des appareils délicats, nécessaires à la réalisation dos magnifiques traVaux qui, depuis quelques années, ont jeté tant d’éclat sur notre Académie, on manquait rarement d’en référer à Gambey. Alors l’artiste éminent mettait, sans réserve, son esprit inventif au service de l’expérimentateur inquiet. La satisfaction d’avoir contribué au progrès des connaissances humaines était, dans ces occasions, la seule récompense à laquelle son cœur pût être sensible. Espérons que tous ceux qui ont dû ainsi leurs succès, du moins en partie, aux communications bienveillantes, modestes et désintéressées de notre confrère, ne manqueront pas, quand l’heure de tracer sa biographie aura sonné, de s’acquitter envers lui, de remplir un devoir sacré. Qu’importerait, au reste, à la gloire de Gambey, un oubli que je ne veux pas supposer possible ! Les titres du grand artiste, ses titres patents, publics, reconnus de tous, ne sont-ils pas assez nombreux, assez resplendissants pour lui assurer un renom impérissable ? Écoutez, Messieurs, cette énumération imparfaite, et prononcez.

L’industrie française est appelée, pendant la Restauration, à une de ces grandes solennités qui portent une agitation fébrile dans tous les ateliers du royaume ; les étrangers accourent en foule. Ils rendent un loyal, un solennel hommage aux principaux produits de nos manufactures ; mais pas un mot d’éloge ne sort de leurs bouches quand ils s’arrêtent devant nos instruments de