Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/85

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il se serait écrié avec l’autorité que donne toujours un grand savoir uni au plus noble caractère :

« De quoi peut-on se plaindre ? trouverait-on par hasard que l’École polytechnique n’a pas rendu d’éminents services aux sciences ? Quelques noms propres et l’énumération des plus brillantes découvertes réduiraient une telle imputation au néant. Je sais, eût ajouté notre confrère, qu’on a prétendu, oubliant sans doute que des écoles d’application existaient pour compléter l’instruction théorique commune, donnée aux futurs membres des corps savants ; je sais qu’on a affirmé que les cours polytechniques étaient beaucoup trop théoriques ; eh bien, qu’on me cite un travail de pure pratique qui n’ait trouvé, pour l’exécuter admirablement, un de ces théoriciens qui n’étaient préparés, disait-on, que pour recruter les Académies. »

Gay-Lussac, sachant que des citations bien appropriées sont le meilleur moyen d’éclaircir les questions litigieuses, eût continué ainsi « Messieurs de la Commission, placez-vous en première ligne, comme je dois le supposer, les créations destinées à préserver la vie de nos semblables ? Écoutez ceci : de nombreux, de déplorables naufrages avaient fait sentir à la marine le besoin impérieux d’éclairer nos côtes par des feux intenses et d’une grande portée. M. Augustin Fresnel conçoit la possibilité de substituer des combinaisons catadioptriques aux réflecteurs paraboliques en métal dont on avait fait exclusivement usage jusque-là. Il imagine les moyens de construire, avec des morceaux de verre isolés, des lentilles des plus grandes dimensions, communique ses procédés aux artis-