Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/90

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« Les légions romaines ne manquaient jamais de consacrer, par une inscription, le souvenir des œuvres d’art auxquelles elles avaient pris part. Espérons que le dernier bloc artificiel déposé sur le môle d’Alger, arrivé à son terme, portera ces mots : École polytechnique. Ce sera, dans sa simplicité, une éloquente réponse aux détracteurs aveugles de notre établissement national. »

Mais je m’arrête ; les exemples que j’aurais encore à citer pour prouver que l’instruction théorique reçue à l’École avait pour unique effet de faire considérer les choses de plus haut, se présentent en foule devant moi ; je sens, d’autre part, tout le danger qu’il y a à faire parler un homme supérieur, même lorsqu’on a la certitude d’interpréter fidèlement ses sentiments. J’accomplirai plus humblement ma mission en réunissant, dans une Note séparée, les nombreuses citations empruntées aux travaux des ingénieurs des ponts et chaussées, des constructions navales et des mines ; aux ingénieurs militaires, aux officiers d’artillerie et aux ingénieurs civils de même origine, qui prouveront que l’École polytechnique n’a été, dans aucun genre, au-dessous de sa réputation européenne.

En coordonnant ces divers documents, j’étais tristement préoccupé de l’idée qu’ils deviendraient en quelque sorte l’oraison funèbre de notre grand établissement. Mais une résolution récente a prouvé aux plus prévenus que le gouvernement n’entend pas se conformer en aveugle aux décisions de la majorité de la Commission. Tout nous fait donc espérer que l’École polytechnique sera prochainement rétablie sur ses anciennes bases, et que peu de