Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/119

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mer une serrure de sûreté fixée à la porte d’entrée. Les positions qu’occupait avant et après l’événement un anneau fixé à l’extrémité du fil et qui était demeuré intact, montrèrent que ce fil s’était raccourci de plusieurs centimètres, quoique la foudre n’en eût parcouru que 5 mètres.

Ce raccourcissement une fois constaté, chacun comprendra sans peine pourquoi des fils métalliques tendus entre des points fixes ou presque fixes, sont souvent brisés par des coups de foudre.

CHAPITRE XX.
la foudre met quelquefois en fusion certaines substances
terreuses et les vitrifie instantanément.
§ 1er.

J’ai déjà dit (chapitre iv, p. 20) quelques mots des bulles et couches vitreuses que les géologues ont observées sur les roches les plus élevées du Mont-Blanc, des Pyrénées, de Toluca. Voici des détails plus précis[1] :

En 1787, Saussure trouva, sur la sommité du MontBlanc nommée le Dôme du Goûté, des masses d’amphibole schisteux, recouvertes de gouttes et de bulles noirâtres, évidemment vitreuses, de la grosseur d’un grain de

  1. « Les pierres de foudre, disait l’empereur Kang-hi, sont des métaux, des pierres, des cailloux que le feu du tonnerre a métamorphosés en les fondant subitement et en unissant inséparablement différentes substances. Il y a de ces pierres où l’on distingue sensiblement une espèce de vitrification. » (Mém des Missionnaires, tome iv.)