Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XXV.
aimantation par la foudre.

Passons des cas dans lesquels la foudre a modifié l’état de corps préalablement magnétisés, à ceux où elle a été le principe magnétisant.

En juin 1731, un marchand avait placé dans l’angle de sa chambre, à Wakefield, une grande caisse de couteaux, de fourchettes, et plusieurs autres objets en fer et en acier, qui devaient être envoyés aux colonies. La foudre entra dans la maison précisément par cet angle ; elle brisa la boîte et dispersa tout ce qu’elle renfermait. Les fourchettes, les couteaux, soit qu’ils offrissent des traces de fusion, soit qu’ils parussent parfaitement intacts, étaient tous devenus fortement magnétiques.

À la suite du coup de foudre qui frappa le bâtiment le Dover, en janvier 1748 , le capitaine Waddel reconnut qu’un grand nombre de pièces en fer et en acier situées près de l’habitacle avaient été fortement aimantées.

J’ai lu quelque part que la foudre qui tomba dans la boutique d’un cordonnier, en Souabe, y aimanta tellement tous les outils, que ce pauvre artisan ne pouvait plus s’en servir. Il était sans cesse occupé à débarrasser son marteau, ses tenailles et son tranchet, des clous, des aiguilles, des alênes, dont ils s’étaient saisis sur l’établi.

Lorsque le paquebot le New-York arriva à Liverpool en mai 1827, après avoir été deux fois frappé de la foudre, M. Scoresby reconnut que les clous des cloisons et des panneaux brisés, que les ferrures des mâts tombées