Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/251

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qu’il n’y ait là, pour refléter le son, ni pans de mur, ni rochers, ni bois, ni collines, ni montagnes. Ceux qui s’appuient sur cette énumération, oublient les nuages, ou plutôt ils admettent que les nuages ne jouissent pas de la faculté de réfléchir les sons. Muschenbroek dit cependant que, dans la même localité où la décharge du canon ne fait entendre qu’un seul coup quand le ciel est serein, le bruit se répète plusieurs fois si le temps est couvert. L’observation du physicien hollandais semble-t-elle trop peu circonstanciée pour être admise ? J’extrairai alors de la note que je publiai en 1822 sur les expériences relatives à la vitesse du son dont il a déjà été question, ces remarques :

« À Villejuif, il nous est arrivé quatre fois d’entendre, à deux secondes d’intervalle, deux coups distincts du canon de Montlhéry. Dans deux autres circonstances, le bruit de ce canon a été accompagné d’un roulement prolongé. Ces phénomènes n’ont jamais eu lieu qu’au moment de l’apparition de quelques nuages. Par un ciel complètement serein, le bruit était unique, il ne durait qu’un instant. »

Définitivement, pour prouver que les roulements du tonnerre ne résultent pas toujours et seulement de sons réfléchis, voici sur quelle remarque on pourrait s’appuyer :

Le ciel est uniformément couvert ; un éclair se montre au zénith ; à peu de secondes d’intervalle, le tonnerre éclate et son roulement se prolonge ; quelque temps après, un nouvel éclair fend la nue dans la même région zénithale, le tonnerre le suit, mais cette fois le coup, quoique