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MACHINES À VAPEUR.

thode est de beaucoup préférable à l’usage de ta poudre à canon, dont j’ai parlé ci-dessus, vu principalement que de cette manière on fait un vide parfait, et qu’ainsi on remédie uux inconvénients que j’ai marqués. »

Je ne pense pas qu’on puisse dire, après avoir médité la description rédigée par Papin, que j’ai donné dans ma Notice (pp. 28 à 50) une idée inexacte de sa machine à feu, et que j’ai attribué à notre illustre compatriote une invention qu’il n’avait pas faite.

Papin, il est vrai, a proposé deux espèces de machines à fou. L’une, celle de 1690, est la machine à piston connue depuis que Newcomen l’a exécutée en l’améliorant, sous le nom de machine atmosphérique, et dont nous venons de copier la description faite par Papin lui-même ; l’autre, décrite en 1707, reposait sur des principes différents elle était simplement destinée à élever de l’eau. Je ne crois pas utile de discuter les critiques dont cette dernière machine a été l’objet ; j’accorderai donc, si l’on veut, qu’elles sont toutes fondées ; mais qu’en pourra-t-on conclure ? Que Papin était plus habile ou plus heureux en 1690 qu’en 1707 ; que son esprit s’affaiblissait avec l’âge qu’à la seconde époque tout le mérite de la découverte qu’il avait faite dix-sept ans auparavant, n’était plus assez présent à sa mémoire ; mais en quoi tout cela affaiblirait-il ses droits comme inventeur ? Newton cessat-il d’être fauteur des Principes ou de l’Optique, quand il rédigea un mauvais traité de chronologie ?

La peine que M. Ainger et d’autres écrivains se sont donnée en critiquant la seconde machine de 1707, est donc en pure perte. Papin aurait été à cette époque un