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MACHINES À VAPEUR.

extravagant, on l’aurait détenu dans une maison d’aliénés, que sa machine de 1690 n’en resterait pas moins comme le premier germe de toutes les machines à feu existantes. Au reste, il n’est peut-être pas difficile de trouver un motif plausible à l’abandon que Papin avait fait de son premier projet : ce motif est probablement la difficulté de fondre et d’aléser les cylindres ou corps de pompe dont il aurait eu besoin. En 1695, cette difficulté, qui de nos jours a totalement disparu, lui paraissait si grande qu’il proposait d’établir une manufacture où l’on fabriquerait tout exprès les tuyaux destinés à former les corps de pompe de celles de ses machines dont on se servirait pour faire marcher les navires.

M. Ainger n’admet pas les doutes que j’ai élevés concernant le sens qu’on a donné jusqu’ici à un passage relatif à la chaudière dont Worcester voulait se servir. Le défaut de temps m’oblige de passer condamnation à ce sujet, quoique, si la chose en valait la peine, je pusse citer à l’appui de mon sentiment un des plus célèbres ingénieurs anglais. Ce même motif ne me permettra pas de relever une ou deux méprises vraiment singulières dans lesquelles M. Ainger est tombé en voulant faire de l’érudition hors de propos, à l’occasion d’une expérience d’Otto de Guericke. On comprendra que je ne consente pas à perdre de longues heures pour relever les mille erreurs de détail de M. Ainger ; je me hâte d’arriver à ses grandes objections.

Pour peu qu’on ait considéré attentivement le jeu d’une machine à feu, on y a aperçu deux choses capitales : premièrement, l’idée d’employer la force élastique de la