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MACHINES À VAPEUR

patriotes (article steam Engine, 2e col.) ; et onze lignes plus bas, comme si le premier passage n’était pas assez clair : « La machine à feu a été inventée par un petit nombre d’individus, tous anglais (all of them Englishmen). » Le célèbre professeur John Robison d’Édinburgh est tout aussi positif. « La machine à feu, dit-il, fut sans aucun doute inventée pour la première fois par le marquis de Worcester, sous le règne de Charles II. » (Voyez A System of mechanical Philosophy, t. ii, p. 46.) Après avoir réfuté ensuite, par des arguments que j’examinerai, les prétentions des auteurs français qui affectent (affect) de mêler le nom de Papin à l’histoire de la machine à vapeur, Robison déclare « qu’il n’hésite en aucune manière à donner l’honneur de la première et complète invention au marquis de Worcester. » (Voyez A System, etc., p. 50.) Un savant non moins illustre par la profondeur de ses connaissances que par sa vaste érudition, le docteur Thomas Young, a joint son imposant témoignage à ceux je viens de produire. Suivant lui, le marquis de Worcester est le premier inventeur de la machine à feu, le premier qui se soit servi de la pression de la vapeur comme moteur. Dans l’aperçu rapide qu’il donne des améliorations que cette machine a successivement reçues, on ne voit aussi figurer que des mécaniciens anglais. (Lectures on Natural Philosophy, t. Ier, p. 346 et 356.) Je pourrais encore citer l’habile professeur de mécanique à l’Institution royale, M. Millington ; un membre distingué de la nouvelle Université de Londres, M. Lardner ; l’auteur d’un traité de Mécanique pratique estimé, M. Nicholson, etc., etc.